☽.1. Inho est le premier à avoir poussé son cri. Puis sa jumelle lui a succédé. Dès sa naissance ses parents ont senti qu'il était différent de son frère et de sa soeur. Un regard joueur, des lèvres séduisantes. Il n'y avait aucun doute sur son appartenance au clan. Inho grandit au sein d'une famille nombreuse et très artistique. Dès son plus jeune âge il commença à dessiner, non pas sur du papier mais sur le bras de sa jumelle. Il ignorait que cela était une prédiction de son avenir. ☽.2  Dès son entrée au collège le jeune homme parvient à obtenir une machine à tatouer. Il commença à s'habituer au bruit, au traçage. Étrangement il fut conquis très rapidement par cette atmosphère. Marginal dans l'âme il ne s'intéressait pas vraiment aux invitations aux soirées. Bien qu'il faisait toujours une apparition et suscitait toujours cette étrange curiosité. Ce n'est qu'au lycée, qu'il commença à tatouer sur ses camarades. Des petits tatouages, discrets, sensible. Inho prit un certain plaisir à marquer les autres à sa façon. Chacun porte son art sur lui, étrange qu'il puisse marquer ses semblables de cette manière.☽.3Inho apparaît toujours comme un marginal, a contresens des autres et pourtant personne ne peut nier cette attirance. Il était populaire malgré lui, incarnant ce fantasme du Bad Boy qu'on peut voir dans les k-drama. Bien que portait le nom de son clan ne fut pas toujours facile et encore moins quand il commença ses études aux Beaux-arts de Séoul. Bon nombre affirmèrent qu'il avait été accepté grâce à ses parents et non pour son talent. Très vite Inho renonça à se battre et trouva refuge au sein d'un salon de tatouage. Son mentor lui apprit davantage de techniques, et explications concernant le choix des encres... Inho s'exerça de manière plus régulière et commença à se faire un nom au sein du monde du tatouage. ☽.4 Son mentor devait participer à une émission de téléréalité sur le tatouage "Tattoo IN LA" malheureusement il se blessa au poignet. Il proposa à son jeune apprenti de participer en son nom. Inho accepta et reste quelques mois à Los Angeles le temps du tournage. Il arriva en demi-finale et accepta sa défaite. Si il le vécut comme un échec au début, cela se transforma comme un nouveau chapitre de sa vie. Son nombre d'abonnés ne cessa d'augmenter de jour en jour depuis la diffusion de l'émission. Les téléspectateurs furent charmer par sa personnalité, son apparence mais également et avant tout par son art. Cette finesse, ce choix d'inclure toujours un lien avec sa terre natale. Dès son retour à Séoul il reçut de nombreuses commandes et demandes se rendez-vous. ☽.5 Le jeune homme se fit un nom sans l'aide de sa famille et clan. Bien qu'aux yeux de son père il était le vilain petit canard, le mouton noir. Celui qui était un vrai artiste, refusant d'accepter les règles du jeu, refusant de se soumettre au jeu de l'art. Créant sa propre pratique, sa propre destiné. Chaque échange avec son père n'était que conflit et disputes. Et le jour de sa mort ne fut pas une exception. Inho venait de lui annoncer l'ouverture de son salon. Le chef de clan lui rit au nez. Pour lui cela était absurde, une perte de temps. Son père ne cessa de lui répéter qu'il aurait pu devenir un grand artiste en dessinant ou peignant. Inho sourit doucement en lui affirmant qu'il n'était que jaloux que son fils eut réussi à devenir un vrai artiste et non un artiste en échec comme lui. ☽.6 L'artiste a ouvert récemment son salon qui reçoit déjà de nombreuses demandes. Cela devrait le rendre heureux mais la mort de son père ne cesse de le hanter. Un démon de plus se créa au sein de l'esprit du jeune homme. Être le mouton noir de la famille, l'échec, celui qui attire les regards et ne facilite pas la vie de ses proches.  ☽.7 Dès son plus jeune âge le jeune homme a été confronté aux autres. Dévoré par l'envie d'exister mais subissant les regards, les remarques et les rumeurs. Jamais il n'acceptait d'être le fils Joo. Son grand frère incarnait beaucoup mieux ce rôle que lui. Vivre dans l'ombre, accepté les complaintes sur son attitude et insolence, jusqu'à ne plus trouver de souffle.  ☽.8. L'amour ? Doit on vraiment en parler ? Tout se déroule au sein d'une soirée ennuyeuse comme les peintures accrochées. Puis un doux regard se pose sur lui. Son coeur d'adolescent s'anime. Belle, étrangère, les yeux verts et ce sourire insolent. Ce léger accent français qui le fait succomber. Une brève histoire, les premières fois qui s'enchainent, rapidement, trop rapidement et pourtant l'extase du premier amour le fait chavirer. ☽.9 Il tatoue sa peau, car l'aimer ne suffit pas. Puis des larmes, elle a du mal à lui avouer le résultat de leurs nombreuses intimités. Un bébé, être père à dix-sept ans, l'entrée aux beaux-arts qui approche, sa destinée qui chavire. Pourtant il accepte, d'un regard il parvient à la réconforter. Un enfant. Être père. Beaux-Arts. Cela tourne dans son esprit comme un refrain mélancolique. Puis la distance, le refus d'être touché par Inho. Son ventre ne gonfle pas. Elle lui avoue à demi-mot que le clan Joo a réglé le problème. Le jeune homme verse une larme en comprenant ce qu'elle a enduré. Ce que sa famille lui a ordonné de faire. Très vite elle lui saisit la main, légère impulsion avant de tirer Sa Révérence. Aimer. Aimer pour qui ? Aimer pourquoi ? Non. Le refus d'aimer s'immisce tel un venin dans ses veines. ☽.10 « Tu penses vraiment qu’en refusant d’aimer tu échapperas à la douleur ? », se réveiller en sursaut. Un mauvais rêve encore un. Un corps allongé à ses côtés. Soupir. Cigarette sur le balcon. Pensées perdues et envahissantes. Reste ou reste pas ? Puis le départ vers le shop, dormir sur le canapé bordereau n’est pas si gênant. Cela lui évite de trop flirter avec ses démons ou de causer davantage de douleur aux jeunes coeurs affamés. Pourtant le sommeil ne vient pas. Alors il ouvre le petit tiroir de son studio, un petit peu de douceur artificielle pour oublier, pour mieux dormir, jusqu’au prochain voyage.